samedi 3 octobre 2015

Événement - Ironman de Sherbrooke

Voici mon "court" writeup sur le déroulement de mon Ironman.

Je fais ce triathlon pour la fondation Claude-Durocher!


La veille : Je regarde si tout mon équipement est en place et prêt. Je vais remplir les grosses cruches de gatorade qui serviront à me tenir hydratés tout au long de ma course. Je préfère normalement avoir de l'eau avec un peu de jus mais c'est à éviter dans un événement de ce genre puisqu'il faut avaler des électrolytes pour permettre de remplacer ce qui a été perdu en chemin.

Voici de quoi je veux parler comme perte de sel...

Je revérifie la mécanique de mon vélo et je vais faire un petit tour avec pour voir si tout va bien. Je repasse à traver ma nutrition et mon équipement pour être certain de ne rien oublier.

Comme tout athlète qui se respecte, je mange vraiment tout plein de pâte pour souper (Oui oui j'avais très faim)

J'essaie de me coucher de bonne heure mais je fini par m'endormir très tard  (Aux alentour de minuit). Ce qui est quand même normal et fréquent de ne pas avoir une superbe nuit de sommeil. Le réveil arrive très vite, à 4h30 du matin! Je me lève pour avoir le temps de manger. Je mange un bagel avec deux oeufs et une tranche de fromage avec une banane. Même si la nuit a été courte je me sens d'attaque pour relever le défi!

Le kayak est déja sur la Fit, il me reste plus qu'à mettre mon vélo et toutes mes bebelles dans l'auto. Je pars donc vers le camp Savio, qui sera mon point de départ. C'est environ à 20 minutes de chez moi.

Nous arrivons donc les premiers sur le site suivit de peu par ma mère et ma soeur et du père de Charles et de sa blonde qui vont venir faire du kayak pendant que moi et Charles allons faire de la nage santé. Je prépare toutes mes choses pour la transition pendant que Charles arrive.

Nous nous rendons sur le bord du lac pour constater qu'il y a vraiment beaucoup de brume!

C'est la distance à laquelle nous pouvions voir sur le lac!

C'est donc vraient ardu de montrer dans quelle direction nous devons aller. Après quelques explications et des échauffements, nous sommes prêts à prendre le départ! Le brouillard ne s'est pas dissipé alors nous allons devoir faire avec! Nous partons avec un peu de retard, soit à 6h42. 

Et c'est partie pour une courte journée!

Tout se passe bien, par contre Charles va vraiment vite et si je veux me rendre jusqu'au bout de mon défi, je dois ralentir la cadence. Je ne peux donc pas le suivre dans son sillon. Ce n'est pas grave, il m'attend quand même avant d'aller trop loin.

Au bout de 700m nous sommes perdus. Nous changeons de direction puis nous retrouvons dans les algues par dessus la tête! Ce n'est vraiment pas plaisant et ça nous ralenti considérablement. Il aurait fallu que je vérifie le parcours tel que j'avais prévu de le faire...tant pis nous sommes dans le feu de l'action et devons improviser.

Nous décidons donc de revenir à l'aveuglette sur nos pas car il n'y a pas d'algues dans ce coin-là. Nous finissions par arriver au quai. Il nous manque encore environ 300m. Nous faisons donc un petit aller-retour pour couvrir les 3.8km requis.

Pour Charles, ça semble avoir été une promenade dans le parc. De mon côté ça s'est bien passé aussi. Je me sens toujours frais et dispo pour le reste du défi! C'est bon signe puisque j'avais un peu peur que ça se passe moins bien et dans ce temps là le mental doit être encore plus fort. Je suis bien content d'être dans un très bon état d'esprit.

Pas le temps de fêter! Ce n'était que la pointe de l'iceberg. Environ 3 minutes plus tard et une demi banane dans le corps, je décolle en vélo suivi de Joëlle, une collègue d'Ely que je vois pour la première fois! Génial, je serai accompagné pendant une partie de mon parcours de vélo!

Petite "ride" santé qui débute


Il y a une bonne côte pour débuter (Mais pas très longue). Ça sert à faire bouger mes jambes un peu plus vite pour enlever les jambes lourdes qui arrivent après avoir nagé. C'est plutôt frais mais je trouve ça parfait comme temps. Je bois quand même beaucoup de jus dans ma gourde. Oui, je vais probablement boire seulement du jus (style gatorade) qui contient des électrolytes et qui m'aidera à me réhydrater avant d'avoir des crampes. Pourtant j'adore boire de l'eau mais pour la cause je me dois de respecter mon plan!

Durant notre trajet vers la rue st-françois, il y aura quelques lumières. Nous sommes chanceux et nous arrivons sur des lumières vertes, tout au long du chemin. Nous arrivons au lac des nations ou nous devons faire un tour complet. C'est très calme à cette heure-là (Il n'est même pas 9h encore). Ma mère doit m'attendre à une lumière pour changer ma gourde et appuyer sur la lumière pour qu'elle soit verte quand je passerai. Je me trompe cependant de rue et j'arrive en arrière d'elle! Elle coure jusqu'à moi pour changer ma gourde pendant que nous attendons à la lumière. J'ai déjà pris une gourde complet. Il ne fait même pas chaud mais mon corps trouve qu'il en a besoin alors je ne le contredis pas.

Nous évitons encore une fois toutes les autres lumières (3), quelle chance! Nous terminons le premier trajet (33km) en environ 1h10. Ça se passe très bien mais c'est seulement le début! Il me reste encore 15 tours de rue st-françois à accomplir (Pour un peu moins de 150km). La journée est encore jeune :)

C'est un peu nuageux, donc parfait pour ne pas que le soleil me frappe de plein fouet. Surtout que je viens de me souvenir qu'il aurait peut-être fallu que je mette de la crème solaire...Tant pis, il est un peu trop tard (2h15 en retard :) )

Nous avons maintenant un nouveau joueur, Cédric! Équipé de son vélo, de son chandail de Toucan et de plusieurs jokes de Pérusse, il embarque dans mon sillon. Tout le monde respecte mon désir de me suivre et non de me couper le vent. Je tenais à cette règle puisqu'en triathlon amateur, il est interdit de faire du sillonnage au vélo. C'est donc moi qui coupe le vent.

Cédric attends mon retour du 33km


Les tours se suivent et se ressemblent, je vais à environ 30km/h d'un côté et 28km/h de l'autre. Les gourdes s'enchaînent et je mange des peanuts BBQ (Oui, salé, pour réhydrater), des barres tendres et des jujubes. Je croise Marie-Soleil, une amie du secondaire, avec son copain, qui sont venus pour m'encourager et me donner un peu plus d'énergie!

Joëlle doit s'arrêter après 100km parcourus avec moi (plus 20km pour venir me rejoindre!) puisqu'elle a mal à un genou depuis un bout déjà en plus d'avoir plutôt faim. C'est sa plus longue "ride" de la saison et surtout à cette vitesse-là. Chapeau pour son dépassement!

Cédric continue avec moi. Je me sens toujours très bien même si je commence à avoir un peu faim. Tant pis, je ne suis même pas à la moitié de la course encore. Tu devrais attendre encore un bout petit estomac ;)

J'ai une autre surprise lorsque je reviens de mon 9e tour, Réal (Le père de Charles, qui a aussi fait du kayak) ainsi que sa blonde, sont sur leur vélo prêt à m'accompagner jusqu'à la fin de la portion vélo de mon triathlon.

Le soleil plombe maintenant beaucoup mais à vélo la chaleur ressenti est beaucoup moins pire. Le vent se lève au même moment. Je vais maintenant plus vite de l'autre côté! Environ 28km/h et 24km/h face au vent. À ce stade-ci, j'aurais du ralentir un peu plus pour sauver mes jambes mais ma tête me disait de continuer de pousser que tout allait bien aller...:)

Un autre de mes amis, Benjamin, se pointe au tour suivant, armé lui aussi de son vélo. Il me reste maintenant une cinquantaine de kilomètres à parcourir. Ça va toujours bien, mon hydratation est bonne et le mental est là. Je ne trouve pas ça long du tout ce qui est très encourageant puisque je devrai courir un marathon par la suite...juste pour le fun comme ça :)

Aller, plus que quelques tours!


Cédric abandonne au tour suivant, il n'est plus capable de suivre la cadence. Il a tout de même parcouru 100km en ma compagnie, un gros merci!

Réal et sa conjointe sont des habitués de cyclotourisme (Ils ont déjà participé à des randonnées de plus de 200km) et ils n'ont aucun mal à me suivre, à me raconter plein d'histoires et à m'encourager tout au long de mon périple. C'est très plaisant de rouler avec d'autre monde, je suis plutôt habituer à rouler seul et à me concentrer sur mes objectifs! Benjamin suit aussi et les trois se relaient pour venir me tenir compagnie en pédalant à côté de moi.

Les 30 derniers kilomètres sont un peu moins plaisant, mes fesses commence à être estampés du numéro de mon siège de vélo :) J'essaie toute les positions pour rester confortable mais sans véritable succès. Tant pis, je sais que je me rendrai jusqu'au bout. Je dois seulement ignorer la douleur. C'est quand même plus facile à dire qu'à faire mais une fois de plus je me concentre sur mon objectif de terminer le 180km de vélo.

Je suis choyé puisque tout au long des 150km derniers km, ma mère, ma soeur, Ely et France bloque le passage aux voitures lorsque nous arrivons (Puisque nous faisons demi-tour)! Il y a un passage piéton mais ça m'évite d'attendre un peu. C'est aussi à ce moment que je change mes gourdes. À l'autre bout c'est beaucoup plus simple puisque c'est sens unique.

Le 180e kilomètre se pointe le bout du nez (Bon ça fait 15 fois déjà que je passe au même endroit) et je peux enfin descendre de ma monture (Mes fesses me disent merci beaucoup)! Pas le temps de se reposer une fois de plus et j'ai tout juste le temps d'enfiler ma ceinture et de mettre mes souliers de course et me voilà à la ligne de départ d'un marathon...à 14h50 de l'après-midi.

Pas le temps de niaiser!


Je dois donc faire 4 aller-retour de 10km. Je terminerai le tout par 2,5km jusque chez moi, ce qui fera un marathon.

Il y a de nouveaux arrivants, soit Vincent (Un ami de Cédric) et sa blonde Mercedes (Je les croise assez souvent quand je vais courir!) ainsi qu'Ève (Une collègue d'Ely et la fille de Claude Durocher, la fondation pour laquelle j'amasse des fonds!) qui vont courir un petit bout de marathon avec moi. Dès le départ je dois me ralentir puisque mes jambes veulent aller beaucoup trop vite (C'est ce qui arrive quand on va courir tout de suite après avoir fait du vélo). Même si je me ralentis je vais tout de même à 5:40/km alors que je vise plutôt 5:50 (Ce qui est encore optimiste d'après moi... puisque ça donne un marathon de 4h, mais après avoir nagé 3.8km et fait 180km à vélo et que j'ai fait 4h50 l'année dernière->Bon ok sous la canicule et j'ai marché mais quand même!).

Ève ne peut suivre cette cadence et elle continue à son propre rythme (Elle n'est vraiment pas très loin derrière et elle doit courir 16km aujourd'hui!) et Vincent fait demi-tour un peu avant la moitié de l'aller-retour. Tout se passe comme sur des roulettes et je me sens très bien. Sur le chemin du retour, la blonde de Réal nous rejoins et fait le reste du parcours avec nous.

Mes accompagnateurs du premier 10km


Toujours en forme après 9h de course

Le premier 10km se termine en moins de 55minutes ce qui semble prometteur! Je croise aussi ma mère qui fera un 5km et que je recroise sur un autre aller. Charles est venu me rejoindre à nouveau pour faire un bout de course avec moi! Tout va très bien encore et à environ 3.5km Charles doit arrêter un peu. Je dois spécifier que ce n'est pas un coureur du tout! Ce n'est pas grave, il fera le retour lorsque je repasserai devant lui. Je commence à être à sec. J'aurais vraiment du changer de gourde quand c'était le temps. Comme il y a seulement un ravitaillement au 10km, il faut vraiment que je prévois à l'avance! C'était supposé être au 5km mais ils ont décidé de resté à la zone de transition alors je dois faire avec.


Yeah! Charles me couvre pour le 2e 10km


Heureusement, je croise Cédric un peu plus loin qui me fait un ravitaillement en plein vol! Quelle chance incroyable! Je pourrais donc faire tenir mon corps un peu plus longtemps contre la déshydratation.

Et bang! C'est là que ça casse. Je frappe un mur, mon énergie descend au plancher, ou plutôt dans un trou noir. Où est passé l'énergie que j'avais il y a 5 minutes? Aucune idée mais je suis à 15km d'un marathon. Pas 15km de 15km. Pas 15km de 21.1km. Mais bien 15km sur 42.2! Tant pis. Ma tête a décidé quelle dictera à mon corps d'avancer jusqu'au bout coûte que coûte! Je recroise Charles après 3km seul. Je lui signifie que je ne parlerai plus du restant du trajet et je lui fais une petite liste d'épicerie de ce que j'aimerais manger. Je veux une demi banane, des jujubes et une barre tendres. Il me pose quelques questions simples et au lieu de répondre par un signe de tête, je réponds quand même de vive voix.

Un peu plus loin sur le parcours nous croisons Joëlle qui me donne une banane. J'en mange une bonne partie avant de laisser les restant aux écureuils. Environ 1 km plus loin, il y a Ely qui est sur le parcours avec de la musique et me donne une nouvelle gourde! Je suis vraiment choyé d'avoir autant de support! Ely a aussi fait un 5km pendant que je complétais mon 2e 10km.

Nous finissions par compléter ce 2e 10km. Je fais signe aux personnes présentes que je suis exténué mais que mon mental est encore très bon. Je suis revigoré par l'énergie de tous les gens présent pour m'encourager! Je n'avais pas l'intention d'abandonner mais je dois avouer que ça me donne un 2e souffle. J'ai en plus droit aux collations que je veux.

Charles passe le relais à 3 de mes amis. Benjamin, qui a déjà fait 60km de vélo avec moi, compte faire les derniers 22,5km avec moi. Il y a aussi Eric et Patrick qui sont des coureurs. Eric a déjà fait 2 demi-marathon et fait celui de Montréal la semaine suivante. Patrick a déjà fait quelques 10km. Les deux ont eu des blessures cette année mais ils sont là pour me supporter!

Je vous laisse un petit commentaire de Karine, ma belle soeur lorsque je suis passé après 20km.
Samedi 12 sept. 16:45, je viens de te voir passer et ça m'a beaucoup ému... tu es tellement crevé que tu n'arrives même plus à parler, mais tu continues... Comment ne pas se laisser inspirer par ton grand courage, ta force, ta détermination, ta persévérance!! Grand Kenny, merci de faire ce que tu fais, tu es incroyable et très inspirant 
émoticône smile GO KENNY GO!!! émoticône smile

C'est donc parti pour le 3e 10km! Mes amis s'informent de mon état. Je suis un peu plus revigoré après avoir mangé. Je ralentis tranquillement pas vite mais je me force à ne pas marcher. C'est tout ce qui compte pour moi maintenant, ne pas marcher et continuer à avancer.

Il y a discussion entre mes amis. Je participe de temps à autre. Ils essaient de me divertir, de m'encourager comme ils le peuvent mais seulement leur présence est suffisante et rassurante et me permet de mettre un pied devant l'autre. Je vois Philippe, un ami de la job qui passe sur la piste cyclable avec sa famille!

Plus que 17.5 kilomètres! Que je lance à mes amis. Ça me permet mentalement de savoir qu'il ne m'en reste plus beaucoup. Ma cadence ralenti progressivement. Lentement mais surement l'énergie m'abandonne mais dans ma tête je refuse toujours d'abandonner. Pour aller jusqu'au bout. Pour me dépasser. Pour être fier de moi. Pour tous les gens présents qui m'encouragent, qui se sont dépassés avec moi, qui veulent me voir aller jusqu'à la fin.

Plus que 15km. J'y vais par petit bout. Mes objectifs sont de 2.5km. C'est facile à mesurer dans ma tête et je sais exactement où ça se trouve sur le parcours. Je suis toujours avec mes amis, enfin je devrais plutôt dire qu'ils sont toujours avec moi mais présentement je me sens seul. Qui fait que la rivière (ou n'importe quel point d'eau serait vraiment trop intéressant). Juste 5 minutes! Mon lit serait bien aussi. Une petit somme une heure ou deux. Pourquoi pas une pizza au complet? Avec une bière. Juste une, Je le mérite après tous ses efforts, non? La bataille interne ne fait que commencer. Je suis quand même content d'avoir pu la repousser aussi longtemps. Je réponds de temps à autre aux blagues et discussions de mes amis.

12.5km. Plus qu'un tour et je rentre à la maison! Tous mes supporteurs sont encore présents et ça me fait chaud au coeur de les voir là à m'encourager, à me pousser de continuer pour le "sprint" final! Cédric se joint à notre groupe. Il est vraiment énergique et nous compte plein de jokes de Pérusse et d'autres blagues. C'est vraiment revigorant et j'arrive même à sourire. Je n'arrive plus beaucoup à parler. Joëlle nous suit aussi à vélo. Il n'y a jamais trop de supporteurs!

10 km. Patrick doit abandonner, il commence à être fatigué lui aussi C'est un record de distance pour lui qui fera 15km (Il court seul jusqu'au débout de la boucle). Nous nous encourageons mutuellement à continuer. Je continue de boire du jus pour ne pas trop me déshydrater.

7.5km. Le soleil commence à se coucher. Je suis vraiment content. C'est la dernière fois que je vois ce bout de parcours! Nous sommes tous décidé à mettre un terme à cette course. Les jujubes ne rentrent plus dans ma bouche. Ça me donne des hauts le coeur. Tant pis, il ne m'en reste plus pour longtemps.

5km. Des larmes de joies commencent à perler dans mes yeux. Je sais maintenant que plus rien ne m'arrêteras d'aller jusqu'au bout. Bien que nous avançons à environ 7min/km, je sais que je ne marcherai pas, je sais que je ne m'arrêterai pas avant d'avoir franchi la ligne d'arrivée. 5 kilomètres après avoir parcouru tout ce chemin ce n'est pas grand chose non? Tout le monde est silencieux maintenant à part quelques encouragements par-ci par-là. Nous commençons à manquer d'eau mais nous continuons à avancer. Je suis rendu loin dans mes ressources. Le combat entre ma tête et mon corps se poursuit mais je sais que ma tête va gagner encore une fois. Je dois seulement concentrer toute mes énergies restantes sur mon mental puisque c'est ce dernier qui me fait avancer.

2.5km. Je vois le stationnement au loin. Je sais que c'est presque terminé. Mon père, sa blonde et mon frère sont là pour me donner des choses à manger. Je leur fais signe que plus rien ne rentre. Ils m'encouragent à aller jusqu'au bout! Les autres sont maintenant chez moi pour me voir arriver. J'ai imaginé ce moment tellement souvent.

À chaque fois que j'arrivais à cet endroit dans mes entraînements je me disais que je serais au bout de mes forces et qu'il ne me resterait pratiquement plus rien à faire pour compléter mon ironman. À chaque fois, les frissons me prenaient et j'avais hâte de vivre ce moment. Aujourd'hui je n'ai pas de frissons mais je suis au bout de mes forces. Il y a longtemps que mon corps m'a abandonné mais mon mental et tous les gens présents m'ont poussé à continuer.  Les autos de ma mère, de mon père et de Joëlle klaxonne pour m'encourager. Nous nous encourageons tous à terminer. Nous avons tous hâte d'être rendu.

Je ne suis pas le seul à avoir eu une grosse journée. Je me suis entrainé longtemps pour cet événement mais mes amis sont encore présent et courent à mes côtés. Ma famille et mes amis ont été là pour m'encourager tout au long de la journée.

Au loin je vois apparaître la courbe de la rue qui m'indique qu'il nous reste plus qu'un km à parcourir. Je ne suis plus capable de boire. Je sais que ça ne passeras pas. Je commence pourtant à être vraiment déshydraté. Benjamin me demande si je suis capable de "sprinter" jusqu'à la fin. Je lui fais non de la tête. Il y a deux petites côtes qui mènent jusque chez moi. Je les redoute plus que tout. Pourquoi? Je sens que je vais avoir des crampes en les montant! Je fais tout mon possible pour adapter ma course pour ne pas en avoir. Première côte franchi avec succès. La dernière est juste avant l'arrivée. Je peux maintenant entendre les gens crier et nous encourager à terminer l'épreuve. J'évite encore de justesse les crampes. Plus qu'une centaine de mètres. Je vois des pancartes faites pour m'encourager dans un arbre chez moi. J'ai maintenant le sourire aux lèvres! Nous passons la ligne d'arrivée fictive qui est ma cours.

Plus qu'une centaine de mètres

Voici ce qui m'attends dans un arbre chez moi :)

Au bout de 12 heures et 50 minutes je termine mon épreuve. Après m'être entrainé 9 mois intensément pour une seule journée, je vois tous mes efforts récompensés. Le plus beau c'est que j'ai été tellement chanceux d'être très bien entouré et d'avoir eu autant de support à tous les niveaux. Jamais je n'aurais imaginé que ça se passe de cette façon. Je suis tellement heureux! Bon pour l'instant je dois continuer à marcher pour éviter les crampes, mais je suis de bonne humeur quand même.

C'est enfin terminé!

Je remercie tous les gens qui ont participé de près ou de loin à faire de cette journée une réussite! Je n'aurais jamais pu y arriver sans vous!

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